D’après M. Albert SIMON (1)
La première institution, et donc école, a vu le jour en 1949, à Roucourt. Elle portait le nom de Notre Foyer agricole.
La philosophie de la Ligue était de confier la direction de ses institutions à un couple. C’est donc Simon VANDER ELST et son épouse Maggy qui ont démarré l’institution qui recevaient des jeunes que l’on qualifiait de prédélinquant et/ou délinquant, confié par les juges de la jeunesse notamment.
L’école présentait à ces jeunes une formation professionnelle en mécanique agricole puisque l’institution se trouvait en zone agricole. Rapidement la direction a compris que l’avenir de ces jeunes ne passait pas par ce type de formation. Issus souvent des villes, ils ne pourraient jamais mettre leurs compétences en œuvre.
Il fut dès lors décidé de transformer la section en mécanique automobile, un métier valorisant pour ce type de jeune.
Se sont ajoutée par la suite : menuiserie, ajustage, électricité, horticulture, soudure, la construction. L’école, entre temps, a pris le nom de Foyer de Roucourt.
Par la suite, il est décidé d’y installer, au sein du Home Delano, une section scolaire dépendant du Foyer destinée à des jeunes qui ne peuvent pas suivre des finalités aussi performantes.
En faisant référence à la note préliminaire n° 4, le Foyer est une école d’enseignement spécialisé de forme 3 et pour type 1 et 3.
La section de Delano est une section de Forme 2 pour type 2 et 3.
On enseigne l’horticulture et une initiation aux métiers du bâtiment.
La direction du Foyer confie à un chef d’atelier la gestion journalière de la section de Forme 2.
Lorsque Simon VANDER ELST a décidé de prendre sa retraite, l’école a été dirigée par Marcel THEYS.
La nouvelle direction aménage et construit un bâtiment, une ancienne ferme, pour y installer l’école. La section mécanique automobile s’étoffe d’un atelier carrosserie tandis que la section ajustage cesse son activité. L’évolution de la technique ne permet pas de s’équiper en machines modernes et performantes (tour numérique, par exemple)
Marcel THEYS est appelé comme secrétaire de la Fédération de l’enseignement catholique. Il sera remplacé par Thierry ROSVELDS.
L’Institut Saint Exupéry, aujourd’hui « royal », est aussi créé en 1949.
L’école recevait la même population que la section d’application de l’Ecole d’Aulne (Le 4ème degré, comme on disait à l’époque).
L’institution était dirigée par Etienne KUBIAK et son épouse Jeannine. Il propose un enseignement primaire et technique.
Au décès d’Etienne Kubiak, en 1982, Philippe BRUYNDONCKX prend la direction de l’internat et l’école est dirigée par Jacques CHATELAIN. Il faut préciser qu’il n’est plus possible d’avoir un seul directeur pour les deux structures.
En 1992, Gérard DESART prend la direction de l’école primaire et à la retraite de Jacques Chatelain, la direction de l’école secondaire de Forme 3 et de Forme 2 est confiée à Francis BRUYNDONCKX
En 1999, Evelyne DEWITTE remplace Francis Bruyndonckx qui est appelé à la Fédération de l’enseignement catholique. Samy SIMONET dirige actuellement l’école primaire.
L’Institut La Porte Ouverte de Blicquy sous la direction de Pierre JURDANT et de son épouse Marie-Thérèse voit le jour en 1954. L’institution s’adresse aux adolescents épileptiques avec ou sans troubles associés.
Deux sections professionnelles sont créées, l’une technique et l’autre professionnelle. La photographie et la comptabilité relève de l’enseignement technique, l’horticulture et la cordonnerie relevant, elles, de l’enseignement professionnel. Ces finalités professionnelles sont choisies parce qu’elles présentent peu de risque puisqu’elles doivent s’adresser à de jeunes épileptiques
Au décès de Pierre Jurdant en 1970, la direction de l’Institution est confiée à Albert SIMON et son épouse Maggy.
En 1972, la réorganisation voulue par la loi sur l’Enseignement Spécialisé met fin à la section technique. La section photographie est simplement supprimée et la comptabilité est transformée en travaux de bureau.
Etant en fonction comme directeur d’école au moment de l’exécution de la loi de juillet 70, Albert Simon peut continuer à diriger les deux structures.
En 2000, Serge FOURMEAU prend la direction de l’Institut et Andrée DEMAN prend la direction de l’école professionnelle.
La direction de l’école modifie la structure de l’école. Si elle reste une école de Forme 3, Andrée Deman y ajoute la F1 et transforme les finalités professionnelles.
Actuellement, c’est Eric REGALI qui dirige l’Institut et Olivier NIVARLET, l’école.
Créé en 1955, le Home Familial pour Handicapés (également « royal » aujourd’hui et appelé Institut Royal Familial) s’adresse à une population d’enfants déficients mentaux modérés et sévères.
C’est le couple Werner BERNARD et son épouse Mona qui créent cette institution. Ils installent des ateliers occupationnels puis, au départ de l’école Saint-Exupéry, des classes d’enseignement primaire sont créées sur le site de Gozée.
Il y a maintenant une Forme 2 et une Forme 1.
En 1988, l’équipe du Home familial met au point une méthode de communication appelée CAP pour Communiquer, apprendre par pictogrammes.
Une section pour adultes voit aussi le jour.
En 1996, Philippe SOREL prend la direction de l’Institut. A sa retraite, il est remplacé par Bastien LAROSE, Yannick BERNARD prend la direction de la section adulte, les Dauphins.
Les classes restent sous la direction de l’école Saint-Exupéry.
L’Institut Kegeljan est créé aussi en 1955 par le couple Jean TOUSSAINT et son épouse Madeleine à Salzinnes (Namur).
Il occupe un bâtiment qui était un hôpital pour estropiés créé par la fondation Louise Godin-Fernand Kegeljan. La fondation sera partie prenante, avec la LNH, dans cette ouverture.
L’école, comme l’internat, accepte des adolescents difficiles confiés par les juges de la jeunesse.
Elle offre à ces jeunes une formation dans les métiers du bâtiment : maçonnerie, carrelage, plafonnage. De nombreux chantiers sont organisés pour mettre les jeunes en contact direct avec les exigences des entreprises.
Un incendie impressionnant détruira la partie avant du bâtiment. Il faut alors reconditionner les lieux de vie et de classes. Un grand chapiteau est construit dans le parc pour abriter la section construction.
Le décès prématuré et inopiné de Jean Toussaint permet à Baudoin ROGER d’accéder à la direction de l’internat et à Jean-Paul NOËL la direction de l’école.
Un deuxième incendie a lieu, malheureusement avec la mort d’un jeune. Les autorités qui accordent un agrément à l’institution demande une délocalisation de l’institution.
L’école déménage dans des locaux situés rue Balart à Namur en ce qui concerne la Forme 3. Presque simultanément il est décidé de créer une Forme 2 qui prendra ses quartiers à Ham-sur-Sambre.
Jean Paul Noël quitte la direction de l’école pour prendre une fonction à la Fédération de l’enseignement catholique. Il sera remplacé par Vincent JACOBS.
L’école artisanale populaire est ouverte en 1957. C’est la première école qui n’occupe le site de l’internat. Elle est située rue Wilmet à Montigny le Tilleul et l’internat (Le Baucory, aujourd’hui) est situé rue Bois Frion, toujours à Montigny le Tilleul.
La direction des deux structures est confiée à Daniel LELIVRE, puis à Jules ENGLEBERT.
L’école occupe d’abord un ancien cinéma qu’il faut transformer. Y travaillent les élèves de Kegeljan sous la direction d’André Stouffriat. Par la suite, un deuxième bâtiment sera acquis pour accueillir la section plomberie, le premier bâtiment regroupant la section peinture.
En 1965, Jules Englebert quitte la direction. Ludovic HAELTERMAN prend la direction de l’école et Albert SIMON et son épouse dirigent l’internat.
Située « en ville », l’école peut accepter des externes car il y a des moyens de communication.
Les finalités professionnelles performantes et des accords avec les Chambres Professionnelles permettent aux élèves de réaliser de nombreux chantiers à l’extérieur.
A l’étroit dans ses locaux, l’école construit un nouveau bâtiment dans les environs et réorganise toute l’école.
Au départ de Ludovic Haelterman, la direction est confiée à Didier DURAY.
Didier Duray pose sa candidature à une fonction dans l’Administration de l’Enseignement spécial et il est retenu. Il quitte donc la direction et c’est Philippe SARTIEAUX qui prend sa place. A la retraite de ce dernier, c’est Bertrand FOURNEAU qui a repris le flambeau.
Le Home Delano se crée en 1959 par Jacques DUBUS et son épouse Marie-José.
(Il faut revenir à la création pour compléter ce qui est dit de Delano sous le titre du Foyer de Roucourt.)
A la création, on installe un enseignement primaire. Deux classes primaires sont ouvertes. Elles sont dirigées par Josée PONCHAU (mère de J.Dubus) et Marie-José GUISSARD, épouse de J.Dubus. Par la suite, en 1962, Marie-José Dubus quitte l’enseignement pour se consacrer uniquement à l’économat de l’internat. Elle sera remplacée par Colette THEYS.
Sans bien connaître les raisons, il est mis fin à l’enseignement primaire 1967. Resteront alors uniquement, sous la direction du Foyer de Roucourt, les classes d’enseignement secondaires installées, elles aussi, en 1959.
Il n’y aura plus de création d’école dans les autres institutions. Cependant, deux écoles non issues de la L.N.H. sont venues rejoindre le Pouvoir Organisateur des Ecoles de la Ligue au cours des années 2000. Il s’agit d’une école secondaire de forme 2 et 3 l’Ecole Saint Vincent à Obourg et d’une école fondamentale l’Ecole La Cordée » à Fontaine l’Evêque.
(1) Albert SIMON, ancien administrateur de la LNH et directeur retraité de l’asbl La Porte Ouverte à Blicquy où il avait assuré la succession de M. P. JURDANT.
Préambule
1. Certains m’attribuent la fonction de « mémorialiste » de la L.N.H. Cela me flatte. Cependant, il ne faut pas oublier que je n’ai qu’une vision : « la mienne » ; que la mémoire peut être lacunaire car elle n’utilise « qu’un seul bout de la lorgnette
2. Le passé est, certes, intéressant. J’ai cependant fait mienne cette citation de Confucius : « L’expérience est une lanterne que l’on porte sur le dos et qui ne sert qu’à éclairer le passé ». Il ne sert à rien de vouloir construire l’avenir en se référant uniquement à l’histoire de l’institution. L’avenir se construit en concevant et partageant des projets, en confrontant des idées, en développant la solidarité.
3. Toutes les institutions de la L.N.H. qui étaient destinées à accueillir des enfants et/ou des adolescents, hormis Louis-Marie à Thy-le-Château, ont été conçues sous la même forme : un internat et une école primaire et/ou secondaire professionnelle. Il est donc très difficile de parler de l’un sans l’autre.
4. Jusqu’en 1970, les écoles dépendaient de l’Enseignement technique et professionnel du Ministère de l’Education Nationale. La Loi du 6 juillet 1970 a organisé un enseignement spécifique destiné aux jeunes handicapés. On dira depuis lors Ecole professionnelle secondaire spéciale (EPSIS). La loi précise 8 types de handicap et 4 formes d’enseignement.
5. Pour rendre à César ce qui appartient à César, je cite, pour mémoire, les noms qui me reviennent des pionniers : l’Inspecteur Général René Cotton, le Frère Oreste (Enseignement catholique), les frères De Jaeghere (dont l’un était religieux), Sœur Marie-José, de Brugelette. Parmi les auteurs de la loi de 1970 il faut citer l’Inspecteur René Vienne et, bien sûr, Georges Fouarge.
6. Si l’internat peut définir lui-même les objectifs pédagogiques qu’il souhaite en respect des règles d’agréation, l’école est soumise à des règles et à des structures plus rigides et, en tout cas, imposées aux écoles.
7. Les écoles de la LNH font parties de l’enseignement catholique et affiliées à la Fédération de l’enseignement secondaire catholique.
8. Mes informations s’arrêtent en l’an 2000. Pour connaître les formations et les finalités actuelles des écoles, consultez le site de la L.N.H.
9. En contradiction avec ce que j’explique au point 3, il faut préciser qu’à l’Institut Louis-Marie il y avait une « classe » dans le cadre des activités occupationnelles et/ou de l’ergothérapie. Les adolescents scolarisables fréquentaient l’enseignement ordinaire ou spécialisé dans les écoles des environs.
10. Je ne puis m’empêcher de rappeler la qualité de « visionnaire » de Georges FOUARGE. Il a réussi à inscrire l’Ecole d’Aulne comme « régendat technique », suivant l’appellation de l’époque. Le diplôme d’éducateur attribué aux étudiants portait la mention « Agrégé de l’enseignement secondaire inférieur – Section : Enfance inadaptée » Cela donnait à chaque diplômé un titre pédagogique et la capacité d’obtenir un emploi dans l’enseignement. Je me plairais, pour terminer, un mot de Georges Fouarge qui disait, avec fierté, quand on lui citait les anciens d’Aulne occupant des fonctions de direction : « Tu vois çà ! Ce sont tous mes poulains ! ».